L’environnement

Dans le nord de l’Éthiopie, la ville d’Axoum se situe à peu près au centre du Tigray, une vaste région de hauts-plateaux à une altitude moyenne de 2200-2500 m d’altitude, limitée à l’ouest par les hauteurs dominant la vallée du Nil, et à l’est par une ligne d’escarpements abrupts bordant la mer Rouge.

De puissants dômes (dykes) de granit et quelques mesas calcaires dominent de petites plaines alluviales arrosées au nord par le fleuve Mareb, au sud par la rivière Wär’i, et plus à l’est par le Tekezze, un affluent du Nil. Les cours d’eau se gonflent lors des deux saisons de moussons, une courte en février-mars (dite belg), et une plus longue de juillet à septembre (dite keremt). De nos jours, la pluviométrie annuelle à Axoum ne dépasse guère 700 mm.

Si la couverture forestière actuelle se réduit à des buissons, à quelques acacias et genévriers, elle ne semble pas avoir été plus dense dans l’Antiquité. Au sud d’Axoum, poussaient des arbres à encens, du type Boswellia Papyrifera, dont il reste des peuplements le long des rivières Wär’i et Tekezze. Récemment les eucalyptus ont envahi le paysage, fournissant du bois de chauffe et de construction.

L’agriculture

Dans les plaines autour du site, dès le début de notre ère, on cultivait de l’épautre (triticum dicoccum), du teff (eragrostis teff), des lentilles (lens culinaris), de la vigne, et vers les IVe-Ve siècles du blé à pain (triticum aestivum) et du lin. Pline ne mentionne aussi des arbres à lin (arbores liniferas) et d’un lin issu d’une pomme (lina e malis), mais la confusion avec l’Inde, dès Virgile, est plausible. Des cultures similaires occupaient probablement les terrasses bien qu’il soit souvent difficile de les dater, certaines étant fort récentes.

L’élevage devait représenter une ressource non négligeable : les sources littéraires mentionnent souvent du bétail, chèvres, chameaux, zébus, ânes, etc. Les rares gravures rupestres dans le Tigray, à Maryam Anza, représentent des bovins, associés à des chasseurs portant des arcs. Vers la vallée du Nil, les éléphants, sans doute nombreux, alimentent un commerce fructueux d’ivoire. Pline encore, citant Hérodote, rapporte que « les Ethiopiens fournissaient au roi des Perses, à titre de tribut triennal, cent billes de bois, en plus de l’or et de l’ivoire » (H. N., 1217-18).

Quant aux ressources minérales, elles sont peu nombreuses. Seul, l’or, recueilli en partie par orpaillage dans les rivières (toujours pratiqué le long de la rivière Wä’ri) pourrait expliquer l’abondance du monnayage axoumite.

Quant au fer, il provient au moins des deux mines de Maryâm Takot et Maryâm Kadih, situées autour de Idaga Hamus, les seules repérées jusqu’à présent.