Au VIe siècle, l’Arabie du Sud devint un enjeu important de la rivalité entre Byzance, Axoum et les Perses, pour des raisons politiques, commerciales et religieuses. La pratique d’un monothéisme judaïsant par les souverains himyarites ne pouvait que heurter les chrétiens abyssins.

Entre 521 et 523, un juif appelé Joseph ou Yûsuf As’ar, s’empare du trône himyarite et s’en prend aux Abyssins et à tous les chrétiens susceptibles de les soutenir. Le massacre de chrétiens à Najrân fournit aux Byzantins, par l’intermédiaire des Abyssins, le prétexte pour intervenir au Yémen. Ceux-ci, sous la direction du négus Kaleb Ella Asbeha, mènent des campagnes victorieuses, placent un roi sur le trône d’Himyar et entreprennent de christianiser le pays. Par la suite, un général abyssin, Abraha, réussit à contrôler non sans difficultés tout le pays, et établit sa capitale à Sana’a où il fait édifier une cathédrale. Ses deux fils lui succèdent jusqu’à l’époque où certaines tribus yéménites implorent les Perses de chasser les Abyssins ; en 570 ceux-ci perdent définitivement l’Arabie du Sud. 

Ces évènements ne semblent pas affecter directement les campagnes où les hameaux, au sud-est d’Axoum, comme Wakarida, Wukro, Kwiha, Mâryâm Nâzrêt et Mifsas Bahri attestent du Ve au VIIe s. d’une certaine prospérité et d’une christianisation déjà bien ancrée.