La structure du pouvoir semble avoir été celle d’une monarchie absolue, avec une forme de royauté quasi-divine, et une famille royale concentrant la majorité des charges administratives et militaires. Mais les textes ne rendent pas compte de l’évolution de celle-ci à travers les siècles, sauf en ce qui concerne la conversion au catholicisme.

A la période païenne, le roi est désigné comme fils de Mahrem, identifié au le dieu grec des batailles Ares. Le souverain est alors fils de dieu, membre de l’un des principaux clans axoumites, à la fois juge et juriste. Ce statut semi-divin bien qu’implicitement abandonné par les rois chrétiens ou transformé par le rituel, ne diminue guère son pouvoir, ceux-ci devenant chef de l’Église, le patriarche étant désormais loin, à Alexandrie. ‘Ezänâ remplace sa filiation païenne (« fils de l’invincible Ares ») par le titre « serviteur du Christ » et Kaleb, 150 ans plus tard, se dénomme aussi « serviteur du Christ ». Le roi est appelé « roi des rois », negusa nagast en guèze et basileus basileon en grec.

L’essentiel toutefois consiste à conserver le pouvoir dans la même famille, les mariages étant arrangés avec les chefs des principales tribus, et les frères ou fils placés à la tête des armées et des expéditions. La double monarchie semble exceptionnelle, sauf en certains cas (‘Ezänâ et son frère Sazana, Wazeba/Ousanas, Kaleb/Alla Amidas) et aucune source ne permet d’infirmer que la monarchie soit héréditaire par primogéniture mâle.

Les inscriptions ne fournissent guère de renseignements ni sur les grands officiers (hormis Frumentius « chancelier de l’Echiquier ») ni sur les rouages de l’administration ni sur les chefs locaux et leur pouvoir.