Les premiers voyageurs

C’est sans doute Francisco Alvares, chapelain qui accompagnait une ambassade en Abyssinie en 1520, qui fut le premier Occidental à découvrir le site d'Axoum. Son ouvrage « Le prêtre Jean des Indes », publié en portugais en 1540, décrit assez minutieusement la basilique Maryâm Tsion, les trônes de pierre aux alentours, les grandes stèles, les tombeaux dits de Kaleb et Gebre Masqal et un grand réservoir. Il note ainsi :

"Cette ville se situe à la tête d'une belle plaine, entre deux collines et le reste de cette plaine est couvert de bâtiments antiques parmi lesquels se dressent des trônes et des piliers inscrits (dans une langue inconnue et gravée avec soin). Au-dessus de la ville, on trouve de nombreuses stèles dressées et d'autres gisant au sol, admirablement décorées …". Francisco Alvares, 1540.…".

En 1603, l’Espagnol Pedro Paez, prisonnier au Yémen pendant longtemps, arrive enfin en Éthiopie, assiste au couronnement du roi Susneyos à Axoum en 1608, et décrit quelques monuments dans son « Histoire d’Éthiopie ». Par la suite, un autre Portugais, Manoel de Almeida, reprenant les descriptions de Pedro Paez, compte 20 stèles dressées et 7 ou 8 gisant au sol.

De 1769 à 1772, l’explorateur écossais James Bruce, de passage à Axoum, mentionne 40 obélisques, 130 piédestaux de statues ou trônes, en insistant sur le caractère égyptisant de ces monuments en granit. En dépit de ses interprétations fantaisistes résumées dans son ouvrage « Voyages aux sources du Nil, en Nubie et en Abyssinie » (1772), son récit eut un grand retentissement en Europe. Son contemporain, Henri Salt, découvrit la grande inscription, faussement dite trilingue, au nom d’‘Ezänâ (IVe siècle).

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Vue d’Axoum vers le sud-est, 1906. (DAE 600)  © DEUTSCHE AKSUM-EXPEDITION

Vue d’Axoum vers le nord-ouest, 1906. (DAE 599). © DEUTSCHE AKSUM-EXPEDITION

Vue d’Axoum, 1906. Prise du sommet de la colline de Bieta Giorghis en direction de l’est. (DAE 112). © DEUTSCHE AKSUM-EXPEDITION

Plan du Champ des stèles d'Axoum. Éthiopie. 

Les premières fouilles

L´exploration archéologique du site ne commence qu’en 1906 lorsque la Deutsche Aksum-Expedition, sous la direction d’Enno Littmann, entreprend un relevé minutieux de tous les vestiges, dégage trois résidences dites Ta’akhâ Mâryâm, ‘Enda Mikâ’el et ‘Enda Sem’ôn et copie de nombreuses inscriptions ; les quatre volumes publiés en 1913 constituent une somme de connaissances encore indispensable de nos jours.

Ce n’est qu’en 1954 que les Français Jean Doresse, Pierre Pironin et Henri de Contenson, sous la direction de Jean Leclant, reprennent les fouilles aux alentours de la stèle brisée no1, le long du grand mur de soubassement de la terrasse (dit Mur 1) et du bâtiment dit Nafas Mawcha ; elles dureront de 1954 à 1958. En 1958 et 1959, Henri de Contenson fouille le site de Hawelti-Melazo, à 10 km au sud-est d’Axoum, et met au jour plusieurs stèles et sanctuaires ainsi que deux monuments exceptionnels : une statue de femme assise et un trône en calcaire orné de bas-relief, tous deux exposés au Musée national d’Addis-Abeba. Un peu plus tard, Francis Anfray fouille de 1966 à 1969, le château (ou la villa) de Dongur, daté des Ve- VIIe siècles, situé à moins de 2 km à l’ouest du centre antique.