L’une des caractéristiques de l’architecture axoumite réside en son aspect monumental. Les stèles, en premier, sont l’expression d’une monumentalité des rites funéraires et d’une mise en scène impressionnante du cimetière dénommé « Le champ des stèles » ou « The Central Stelae Area » et les tombes qui leur sont associées se développent sur des dizaines de mètres carrés. Enfin, les palais ou les bâtiments dits administratifs, comportent de puissants soubassements qui impliquent notamment de majestueux escaliers d’accès et de quelques étages, à l’aspect extérieur de résidences fortifiées.

On pourrait ainsi supposer que l’architecture axoumite résulte d’une intégration progressive de divers styles régionaux au fur et à mesure de l’expansion du royaume, et que ce style ainsi unifié résulterait donc d’une combinaison tardive de traditions régionales. Il conviendrait à l’avenir de les étudier en détail en tenant compte tant de la diversité des matériaux de construction que de la variété des formules architecturales.

D’autre part, l’étude des bâtiments encore peu connus de la période éthio-sabéenne, devrait permettre d’esquisser une histoire de l’évolution architecturale. Constitués d’un puissant soubassement de pierre et d’une trame orthogonale de murs de fondation, les bâtiments de Yeha/Grat Be’al Guebri constituent, dès le VIIIe siècle av. J.-C. un prototype de toute l’architecture civile postérieure. Si cette formule a été mise en œuvre de cette haute époque jusqu’à la fin de la période axoumite, alors la continuité est bien assurée. À l’inverse, la présence des propylônes de pierre serait – sous toutes réserves – progressivement abandonnée ; il ne demeurerait plus, à la période axoumite tardive, que des porches monumentaux en bois, sans doute plus aisés à réaliser.