À la fin des années 1850, alors que la polémique sur l'emplacement d'Alésia bat son plein et que Napoléon III prépare une biographie de Jules César, l'empereur décide de réunir un groupe de savants chargé de faire la lumière sur le déroulement des campagnes militaires de César lors de la Guerre des Gaules. Il s'agit en priorité de dresser des cartes de la Gaule à différentes époques, destinées à faire autorité.

Réunir des spécialistes et des institutions

Le 17 juillet 1858, Napoléon III officialise par décret la création de la Commission de Topographie des Gaules (CTG), placée sous la présidence de Félicien de Saulcy et sous tutelle du ministère de l'Instruction publique.

La force de ce projet est d'avoir fédéré des savants renommés et les institutions auxquelles ils se rattachent. Des historiens comme Amédée Thierry, Alfred Maury ou encore Natalis de Wailly, des géographes tels Antoine Lucien Blondel ou Joseph-Daniel Guigniault et des spécialistes d'archéologie militaire à l'image de Raymond de Coynart sont ainsi réunis. Des institutions comme le Comité des Travaux historiques et scientifiques, l'Institut de France, l'École des Chartes, la Bibliothèque impériale, le Dépôt de la Guerre, ou encore la Société de Géographie sont impliquées d'emblée dans ce projet.

Une commission indépendante

La CTG est une création de Napoléon III, mais elle n'hésite pas à formuler des opinions qui vont à l'encontre de celles de l'empereur sur des points précis de la Guerre des Gaules. Ainsi, lors de la présentation à Napoléon III de la première carte dédiée aux campagnes de César en Gaule, la Commission se refuse à placer les antiques Uxellodunum et Cenabum au Puy d'Issolud et à Giens, comme en est convaincu l'empereur. La CTG se voit alors retirer la conduite des fouilles d'Alise-Sainte-Reine au profit d'un officier d'ordonnance de Napoléon III, Eugène Stoffel. Peut-être est-ce le prix à payer pour s'être opposée à Napoléon III ?

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