Au cours du XVIIIe siècle, les sciences naturelles modifient profondément les connaissances. Elles construisent une histoire de la vie dynamique et plongeant dans une épaisseur du temps insoupçonnée jusque-là. C’est dans cette perspective naturaliste nouvelle que les archéologues vont rendre possible et écrire le récit du passé antéhistorique de l’Homme.

La découverte de la préhistoire

Le système archéologique des trois âges de l’humanité (pierre, bronze, fer), diffusé depuis 1836 par le Danois Thomsen, se révèle insuffisant pour répondre à la question de la haute antiquité de l’Homme. Au milieu du XIXe siècle, les principes et méthodes de la paléontologie stratigraphique, appliqués par des chercheurs, comme Boucher de Perthes, dans les terrasses alluviales de la Somme, permettent d’établir de nouvelles certitudes fondées sur la contemporanéité de l’Homme avec des faunes fossiles.

La pratique préhistorienne

À compter des années 1850-60, les découvertes de l’archéologie préhistorique connaissent une grande diffusion, suscitent des débats (scientifiques, philosophiques) et attisent la curiosité du public. Des centaines de fouilles sont ouvertes, de très nombreuses collections se constituent.

Œuvre essentiellement d’archéologues et d’érudits de province, cette science se développe en marge du pouvoir académique. Elle s’exerce sans contrainte réglementaire ou patrimoniale, tout un chacun pouvant fouiller et disposer librement des artefacts mis au jour (vente, échange, don). Seule la création du musée gallo-romain et de quelques musées locaux permet la constitution de collections publiques.

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