Le Second Empire est une période de stabilité et de professionnalisation pour les musées. Le rôle du conservateur s’affirme, les collections croissent et de nombreux dépôts viennent enrichir des musées en provinces qui se multiplient. Le musée du Louvre, né en 1793 et conçu comme une encyclopédie des beaux-arts, est au cœur d’un système qui connaît un développement sans pareil. L’époque est propice à de nouvelles démarches muséologiques et à de grands travaux.

La suite d’une réforme amorcée sous la IIe République

Dès 1848, sous l’autorité de Philippe-Auguste Jeanron, directeur général des musées nationaux, débute une réforme fondamentale. Les musées nationaux que sont alors le Louvre, le musée du Luxembourg et le musée de Versailles sont contraints d’inventorier leurs collections, de rédiger des catalogues et d’accueillir le public. Le comte Émilien de Nieuwerkerke, qui succède en 1849 à Jeanron et devient intendant des beaux-arts en 1853, poursuit cette politique d’envergure jusqu’à la fin du Second Empire.

Administration générale et financement des musées impériaux

Les musées nationaux, devenus « musées impériaux », sont placés dans la Maison de l’Empereur à partir de 1852. D’abord assujettis aux conservateurs du Louvre, les musées de Versailles, du Luxembourg et celui de Saint-Germain, qui a rejoint les musées impériaux à sa création en 1862, gagnent une autonomie relative en 1867.

Les budgets alloués par la liste civile sont plutôt stables et confortables. Leur gestion est très surveillée. Il arrive que Napoléon III apporte un soutien sur sa cassette personnelle ; c’est ainsi qu’il vient régulièrement en aide au musée de Saint-Germain.

Malgré l’absence de toute mesure législative visant à organiser les musées, la chute du Second Empire n’atteint pas l’élan donné. Les musées restent sous la IIIe République des marqueurs culturels exceptionnels.

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