Next slide
Previous slide

Dessin de l'ancienne abbatiale par V. Poterlet en 1832. (BNF, cabinet des Estampes)

© BNF

Vue graveé de la façade occidentale vers 1820.

Les effets de la Révolution

À la Révolution, tous les établissements ecclésiastiques de la ville ferment. En 1793, la ville prend le nom de Franciade et, en octobre de la même année, on procède dans la basilique à l'exhumation des corps des rois de France. Leurs ossements sont jetés dans deux fosses communes creusées dans le cimetière, au nord de l'église. En 1806, Napoléon Ier décide d'installer la Maison d'éducation de la Légion d'honneur dans les bâtiments du monastère désaffecté ; souhaitant établir la sépulture des Empereurs dans l'ancienne abbatiale, il instaure un chapitre impérial, composé d'évêques, qui ont pour mission de rétablir le culte. Quatre architectes, dont François Debret (1813-1846) et Eugène Viollet-le-Duc (1846-1879) sont successivement chargés de restaurer l'édifice. Au cours de ces travaux, l'église perd la tour nord que surmontait une flèche qui culminait à 86 m de hauteur.

Les églises paroissiales, confisquées à la Révolution comme biens communaux, sont acquises par des particuliers qui les emploient à des fins variées : ateliers, salles de spectacle ou chantiers de démolition. Lorsqu'en 1795 la liberté de culte est rétablie, seule la chapelle des Carmélites est en état ; elle sert, jusqu'en 1895, d'église paroissiale. Les anciens cimetières urbains sont également désaffectés au profit du nouveau cimetière inauguré en 1806 à la porte Saint-Rémy.

Les prémices de l'industrialisation

Au lendemain de la Révolution, la ville conserve encore un aspect rural comme en témoigne la prospérité des moulins sur le Croult et le Rouillon qui produisent de la farine pour le marché parisien. Mais l'ouverture du canal Saint-Denis en 1824 et l'arrivée du chemin de fer en 1844, dotent la Plaine d'une infrastructure qui joue un rôle déterminant dans son industrialisation. De plus, ce territoire a l'intérêt d'être situé immédiatement à l'extérieur des barrières d'octroi de Paris - l'un des plus chers de France. Entre 1836 et 1845, trois forts sont édifiés pour englober Saint-Denis dans le système défensif de Paris. Dès la décennie 1850, une première série de grandes usines chimiques est implantée sur le territoire communal. Le mouvement s'amplifie vers 1870 avec l'arrivée des usines métallurgiques.

La ville s'étend

Dès 1861, la population dépasse 22 000 habitants et la ville voit s'amorcer de profonds remaniements. Des axes nouveaux sont percés pour inciter à lotir les terrains occupés par les anciens couvents. D'autres projets d'envergure se réalisent au-delà des boulevards qui ont remplacé l'ancien rempart. En 1864, Viollet-le-Duc dessine les plans d'une nouvelle église paroissiale, implantée face à la basilique, à une centaine de mètres de l'ancienne église Saint-Paul-de-l'Estrée. Aux abords de l'église Neuve naît le premier quartier planifié, à l'extérieur du périmètre de la ville médiévale, jouxtant les abattoirs municipaux édifiés au même moment.

Dès 1870, la municipalité lance une grande politique de construction de groupes scolaires et d'écoles maternelles. En 1881, elle inaugure un hôpital et deux ans après le nouvel hôtel de ville dont la façade de style néo-renaissant cherche à rivaliser avec la basilique. Dans les années 1840, les loges de la foire sont remplacées par quatre halles métalliques. En 1893, on transfère ces dernières dans un marché couvert implanté sur l'emplacement de l'ancienne manufacture de cuir.