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- La cordonnerie carolingienne
Conformément aux statuts du synode d'Aix-la-Chapelle, de 816 et 817, l'équipement de chaque moine bénédictin devait comporter "une pelisse descendant jusqu'aux talons, deux bandes molletières, des gants en été, des moufles de mouton en hiver, deux paires de chaussures pour le jour, deux souliers pour la nuit en été, deux pantoufles en hiver".
Dans le monastère de Saint-Denis, l'activité d'une cordonnerie est attestée par un diplôme de Charles III le Simple en date du 8 février 898 qui cite une officina sutorum, ou cordonnerie, à l'intérieur du castellum Sancti Dionysii. Il est tentant de rattacher à cette officine les chutes de fabrication mises au jour dans les niveaux d'envasement des fossés carolingiens. Ces chutes de cuir, qui se caractérisent par une tranche nette et un grain exempt de toute usure, indiquent la manufacture d'articles neufs, sur place. Les cordonniers ont pu travailler le cuir que le village de Villiers-le-Sec (Val d'Oise) était tenu d'apprêter pour la confection des chaussures des moines.