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- Un pèlerin
L'esprit de pénitence et le goût de l'aventure expliquent la fièvre qui pousse l'homme médiéval à effectuer des pèlerinages.
Le voyage de Saint-Jacques de Compostelle est particulièrement prisé et on connaît bien les chemins que les pèlerins empruntent pour se rendre en Galice. À Compostelle ils achètent les valves d'un coquillage marin (Pecten maximus), commercialisées dans des échoppes, sur le parvis de la cathédrale. Comme preuve du pèlerinage effectué, ces coquilles Saint-Jacques, percées de trous de suspension ou de fixation, sont portées ostensiblement sur le chapeau, le manteau ou la besace. Ces coquilles percées se retrouvent assez souvent dans les tombes. Ainsi, dans le cimetière de Saint-Marcel, on en a déposé trois sur le corps d'un pèlerin de la fin du XIIe-début du XIIIe siècle.
D'autres enseignes en alliage étain-plomb ont l'aspect de plaquettes et sont habituellement dotées d'oillets de fixation. Elles étaient produites en grande série à l'aide de moules bivalves. À Saint-Denis, ces enseignes proviennent presque exclusivement des alluvions du Croult, la rivière urbaine dont plusieurs tronçons furent fouillés. Certaines pièces présentent des inscriptions ou des détails permettant d'identifier le site de pèlerinage tel que Saint-Servais de Maastricht, Notre-Dame de Boulogne, Notre-Dame de Rocamadour ou Saint-Mathurin de Larchant. Pour d'autres enseignes l'identification est souvent plus difficile. Il en est du "cuilleron" au manche cassé qui est orné d'un original bestiaire.
Cueilleron d'une enseigne en forme de cuillère, en alliage étain-plomb. Dessin M. W. ; doc. UASD.
Enseigne de pèlerin, Crucifixion avec saint Denis. © UASD / J-Ph. Marie