- Home
- Les travaux et les jours
- L’artisanat de la ville médiévale
- Un atelier d'orfèvre-émailleur du XIVe siècle
Un dépotoir a livré les rebuts d'un atelier d'orfèvre-émailleur du premier quart du XIVe siècle. Il comprend notamment des morceaux de plaques et des sortes de nucléus en verre, des verres de récupération (verre plats, tesselles de mosaïque,...) représentant onze coloris distincts (blanc, rouge, pourpre, vert et plusieurs tons de bleu). Réduits en poudre, ils devaient constituer la matière première destinée à l'émaillage. Sur cinq creusets en céramique, les deux plus petits sont liés à une activité métallurgique car des résidus d'argent, d'étain, de plomb et de cuivre y ont été décelés. Une agate translucide aux contours arrondis, offre le poli caractéristique d'un brunissoir.
17 éléments de doublets en cristal de roche présentent une surface plane et l'autre convexe ; les uns sont carrés, les autres ronds. Deux furent découverts avec le liant qui les rendait solidaire ; imitant le bleu du saphir, il était composé de lapis-lazuli finement broyé et de colle organique d'origine végétale. Un élément de bordure décorative en émail cloisonné de la fin du IXe - Xe siècle provient également de ce dépotoir. Il semble appartenir à une pièce du trésor de la basilique, peut-être l'antependium d'or qui ornait le devant du maître-autel offert par Charles le Chauve (843 - 877). Dans les comptes de l'abbaye il est très souvent question de dépenses pour la réparation des objets liturgiques. L'élément de bordure a pu se perdre au cours de l'une de ces restaurations.
Doublets en cristal de roche, premier quart du XIVe siècle. © UASD / E. Jacquot.
Élément de bordure en émail cloisonné, fin du IXe - Xe siècle. © UASD / E. Jacquot.