Traces d'outils de sculpteur et de tailleur de pierre sur un chapiteau de la rose nord du transept, années 1240. © H. de Bazelaire.

Les nombreuses traces d'outils conservées sur les pierres de construction portent directement témoignage des techniques des tailleurs de pierre médiévaux.

Les bâtisseurs ont habituellement recours au Lutétien (de Lutèce, le nom antique de Paris), un calcaire local d'origine marine comme l'indiquent les fossiles visibles à l'œil nu qu'il contient. Dans la construction, chaque qualité de pierre correspond à un usage spécifique. Ainsi, avec les "bancs francs", particulièrement résistants, on fabrique des pierres de taille. Le "liais", au grain plus fin, est très recherché pour la sculpture. Il est également utilisé pour les dallages, les dalles funéraires et les colonnettes monolithes posées en délit, c'est-à-dire de manière à ce que les lits de carrière soient érigés verticalement.

Le calcaire tendre est taillé avec des instruments tranchants tels que le ciseau et le marteau taillant. À partir du XIIe siècle, on utilise un calcaire plus dur qui exige un outillage plus performant tel que la brette et la gradine, deux outils au tranchant dentelé.

Les maçons assemblent les pierres. Dans une colonne on distingue quatre parties essentielles : la base, le fût, le chapiteau et l'imposte. La base est généralement ornée de moulures et de griffes aux angles. Le fût peut être formé d'un cylindre monolithe ou appareillé en plusieurs tambours. Le chapiteau est l'élément que le sculpteur privilégie pour le décor. L'imposte, qui reçoit la retombée de l'arcature, peut également être moulurée.

Next slide
Previous slide

Outils de sculpteur et de tailleur de pierre actuels. © H. de Bazelaire.

Axonométrie d'une colonne engagée au fût appareillé. © UASD / M. Wyss.