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Restitution de l'ensemble monumental. État au XIIe siècle 

© Ministère de la culture / M. Wyss ; A.-B. Pimpaud ; M.-O. Agnes.

Plan de l'ensemble monumental. État au début du XIIe siècle 
© Ministère de la culture / M. Wyss ; A.-B. Pimpaud ; M.-O. Agnes.

Développement économique et architecture

À partir de l'an Mil, l'abbaye pratique une politique favorable au développement du bourg. Elle exempte certains fours de boulangers des droits coutumiers et affranchit les habitants de la mainmorte. En 1112, le roi Louis VI le Gros autorise cinq Juifs et leurs familles à s'établir dans le bourg fortifié. Le début du XIIe siècle voit également se développer la foire royale du Lendit. En 1124, le souverain accorde à l'abbaye l'ensemble des ressources liées aux activités de cette foire (droit de justice, taxes, location des étals,...).

Cette période d'essor économique coïncide avec une importante activité de construction. Entre 1135 environ et 1144, l'abbé Suger agrandit l'abbatiale, à l'ouest, par une nouvelle façade (ou massif occidental) et, à l'est, par un chœur à chapelles rayonnantes. L'abbé avait projeté de doubler la nef carolingienne par des collatéraux doubles, mais cette dernière campagne de construction ne fut jamais achevée. Dans le monastère, Suger construit une nouvelle hôtellerie et met en chantier les galeries d'un somptueux cloître.

Au nord de la basilique, deux nouvelles églises paroissiales se fixent dans le cimetière : Saint-Michel-du-Degré et Saint-Jean-Baptiste. De même, les chanoines de Saint-Paul font reconstruire leur église sur un plan basilical avec une nef à colonnes, flanquée de collatéraux. Comme bienfaiteurs de cette communauté, les abbés leur lèguent Saint-Pierre et Saint-Jean-Baptiste, une église du cimetière qu'on ne peut localiser avec plus de précision.

Un paysage urbain en gestation

Progressivement l'habitat civil s'étend sur toute la surface du castellum. Malgré l'importance des surfaces fouillées, il est difficile d'avoir une idée précise de l'organisation du bourg monastique. Le réseau radio-concentrique des rues, avec ses itinéraires convergeant vers le noyau monumental, structure l'agglomération et se fixe dès l'an Mil. En revanche, le tracé des voies secondaires reste fluctuant jusqu'au XIIIe siècle, car l'habitat n'est pas encore stabilisé. Les structures archéologiques correspondent à des maisons à l'architecture de bois. La pierre n'est mise en œuvre que pour la construction des puits collectifs. Les plans des maisons sont malheureusement trop lacunaires pour que l'on puisse en proposer une reconstitution. Plusieurs annexes accompagnent cet habitat. Des ateliers de tissage à demi enterrés ont gardé les empreintes laissées par les bâtis des métiers à tisser. Une fosse de tannage est à mettre en rapport avec l'activité d'un pelletier. La présence de nombreux silos, destinés au stockage des grains, indique que la population conserve une certaine activité agricole.