Le Lendit est à l'origine une fête religieuse officiellement "annoncée", d'où son nom : "Endit" du latin indictum dérivé du verbe indicere, qui donna "Lendit" ou "Landy".

Il doit sa naissance à l'ouverture de la châsse reliquaire de saint Denis, le 9 juin 1053, qui coïncida avec l'exposition en public des reliques de la Passion (l'un des Clous et une partie de la Couronne d'épines). Des indulgences exceptionnelles sont accordées à ceux qui visitent la basilique à cette occasion. Aussi, cet événement religieux prend-il de l'ampleur et génère l'afflux de marchands pour subvenir aux besoins des nombreux pèlerins.

À partir du début du XIIe siècle les échanges commerciaux sont transférés dans la Plaine, à mi-chemin entre Paris et Saint-Denis ; la foire débute le deuxième mercredi de juin et dure jusqu'au 23 juin, veille de la Saint Jean-Baptiste. Les baraquements du champ de foire sont montés chaque année suivant un schéma d'implantation comparable à celui d'un lotissement. L'abbaye fournit, aux frais des tenanciers, les matériaux nécessaires à la construction des loges : planches de bois, perches, toiles et bâches. Il existe également une halle aux cuirs, installée dans la grange du Lendit. 

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Miniature représentant la bénédiction de la foire du Lendit dans un pontifical du milieu du XVe siècle
© BNF, ms. Lat. 962.

Miniature représentant les loges du Lendit dans les Grands Chroniques de France de la fin du XVe siècle.
© Musée Goya de Castres / Giraudon.

L'ouverture de la foire est traditionnellement annoncée par l'évêque de Paris qui bénit les marchands du haut de la Tournelle, un édicule carré qui se dressait au centre du champ de foire. Le jour de la bénédiction, l'Université de Paris vient en cavalcade acheter du parchemin, sur lequel elle a un droit de préemption. Le Dit du Lendit rimé, poème de la première moitié du XIVe siècle, énumère près de quatre-vingts villes dont sont originaires les marchands ; ce sont surtout des localités du Nord, spécialisées dans la production drapière. Le Lendit est également un important marché aux chevaux et aux bestiaux. Quant à l'importation des moutons, elle est destinée à la production de laines locales. 

En 1426, le Lendit s'interrompt 18 ans, en raison de la guerre de Cent Ans. En 1556, Henri II fait transférer la foire à l'abri des remparts de la ville.