En 1751, les moines bénédictins firent raser leur ancien cloître qui jouxtait le flanc sud de l'abbatiale. Ses galeries à arcature recelaient un remarquable décor sculpté dont les restes sont aujourd'hui déposés dans plusieurs musées de France et des États-Unis.

Ce décor est l'œuvre d'un atelier de sculpteurs qui travaillait le calcaire blanc avec une étonnante habileté technique, ciselant la pierre à la manière d'ouvrages d'orfèvrerie.

Les chapiteaux sont ornés d'une végétation hybride dans laquelle se côtoient représentations humaines et animaux, souvent fabuleux, issus des bestiaires médiévaux : quadrupèdes, oiseaux, griffons, harpies...

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Vue de l'abbaye vers 1690 d'après le Monasticon Gallicanum.

Restitution de l'arcature du cloître roman, années 1150.

© UASD / M. Wyss.

Deux chapiteaux et une base, attribués à ce même cloître, sont réalisés dans le calcaire noir de Tournai et se distinguent par une sculpture en méplat. Importés tout faits, ils ont visiblement été travaillés par des artisans rompus au façonnage de cette pierre de structure schistoïde.

Le décor des galeries du cloître s'étendait aux arcs appareillés en plein cintre qui surmontaient les colonnettes. Leur modénature est ornée de rangées de perles et de pointes de diamants. Dans les écoinçons, des feuilles disposées autour de boutons en relief dessinent une grande variété de rosaces végétales. On note la présence d'une pièce énigmatique, un médaillon où figure la face grimaçante d'un personnage diabolique, reproduite à l'envers.

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Fragment de base de colonnette en calcaire noir attribuée au cloître roman ; deuxième quart du XIIe siècle. © UASD / J. Mangin.

Tête féline mordant la queue d'un autre animal, fragment recueilli en fouille dans la démolition du cloître roman ; années 1150  

© UASD / E. Jacquot.

Face grimaçante représentée à l'envers sur un écoinçon de l'arcature du cloître roman ; années 1150.

© UASD / E. Jacquot.