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Le cadre naturel : relief et hydrographie
À l'est d'un vaste méandre de la Seine, la topographie ancienne du territoire de Saint-Denis est formée d'un plateau (la Plaine) entrecoupé par des paléochenaux et des tourbières. Au sud, ce plateau est délimité par la butte Montmartre, alors qu'au nord le terrain est traversé par la vallée du Rouillon, un affluent de la Seine. En bordure de cette zone marécageuse, le relief est principalement formé par deux élévations : La plus importante, d'orientation nord-sud, domine la rive droite du fleuve ; elle forme un plateau emprunté par l'Estrée, la voie d'origine antique qui, venant de Paris, suit le cours de la Seine jusqu'à Rouen. La seconde, site où sera implantée la basilique, est un promontoire qui se dresse plus à l'est. Entre ces deux élévations, coule le ru de Montfort, un cours d'eau à faible débit.
Vue perspective de la Plaine Saint-Denis réalisée à partir des cartes en courbe de niveau du génie militaire du XIXe siècle.
© A.-B. Pimpaud
Plan d'évolution de la ville.
© UASD / M. Wyss
La géologie
Les terrains calcaires sont propices à l'agriculture tandis que les collines, sableuses, sont couvertes de massifs forestiers. Dans le sous-sol, les couches géologiques renferment du gypse, la "pierre à plâtre" qui sera exploitée depuis l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle.
Les carrières se trouvent au sud, sur les flancs de la butte Montmartre, et, au nord, sur ceux de la butte Pinson. La pierre de taille, extraite du calcaire grossier des environs de Carrières-sur-Seine (anciennement Carrière Saint-Denis) sera abondamment utilisée dans la construction locale, tout au long du Moyen Âge ; son acheminement s'effectuait par bateaux sur la Seine. La rive droite du fleuve est, en effet, longée par un chemin de halage. D'après les sources écrites, les bateaux accostent soit en aval de l'embouchure du Rouillon, au port de la Briche, soit en amont, aux lieux-dits Vieux Port et Port aux Poireaux. Entre ces deux sites un haut fond barrant le cours du fleuve s'étend de l'Île Saint-Denis à la Maison de Seine.
État des connaissances sur l'habitat protohistorique
Les premières traces d'occupation humaine remontent au néolithique ancien. Près de la basilique, une sépulture isolée, quelques fosses de stockage liées à un habitat et des aires de débitage de silex attestent une occupation plus sporadique. La Plaine est peut-être la première zone défrichée ; l'avènement de l'agriculture y est particulièrement bien illustré par la découverte d'un dépôt de meules associé à des céramiques. L'Âge du fer est documenté par plusieurs fosses de stockage renfermant des poteries. Sur le flanc nord de la vallée du Rouillon on a pu étudier un établissement rural de la Tène finale entouré d'un fossé.