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- Le campement de deux familles apparentées
- La vie à l’intérieur des tentes
Le niveau des habitations U5 et P15, mis au jour dans le premier secteur de fouilles (locus 1), est un des plus anciens d’Étiolles. Connu sur environ 700 m2, il se compose de deux habitations associées à des aires d’activité annexes organisées autour d’un foyer. La contemporanéité de ces ensembles est assurée par les remontages de silex. Ces structures ne constituent qu’une partie seulement d’un campement qui devait être plus vaste et dont toute l’extension n’a pas été encore fouillée.
Deux tentes proches et singulières
Les deux habitations contemporaines U5 et P15, installées à proximité l’une de l’autre, se différencient nettement par leur abondance en vestiges et par la complexité relative de leur construction. La plus riche, U5, se caractérise par une architecture pierreuse complexe, aménagée autour d’un vaste foyer central, couvert de pierres. Un cercle de grandes dalles marque le contour de la tente ; entre ces dalles et le foyer, deux rangées perpendiculaires de petites pierres témoignent de l’existence de parois cloisonnant l’espace intérieur. Bien que possédant un foyer semblable à celui de U5, l’habitation P15 est beaucoup plus simple, sans aucun aménagement pierreux, et aussi plus pauvre en silex.
À l’intérieur des habitations, des activités multiples et différenciées
Dans de nombreuses habitations connues chez les chasseurs-cueilleurs récents, l’espace s’organise autour du foyer qui est un lieu de forte sociabilité. Il en fut de même à Étiolles, en particulier dans les habitations U5 et P15. C’est autour du foyer central que la famille se réunit pour les tâches liées à la vie quotidienne (repas, taille du silex, travail des peaux, etc.) et aussi probablement pour des moments dédiés à des occupations non utilitaires n’ayant pas laissé de traces matérielles (conversations, jeux, rituels, etc.).
Par-delà cette fonction universelle, les foyers « domestiques » U5 et P15 n’ont pas tout à fait concentré les mêmes activités. C’est près du foyer U5 que sont produites les longues lames et que sont fabriquées et réparées les pointes de sagaie. En P15, au contraire, les débitages de lames sont loin d’atteindre en qualité ceux de U5 et la réfection des armes de chasse n’occupe qu’une place négligeable.
Dans chaque habitation, la découverte de débitages montrant des traces de maladresse à côté de débitages réussis implique la présence d’apprentis-tailleurs, des jeunes probablement, et de tailleurs confirmés adultes. U5 et P15 ont donc probablement accueilli deux unités familiales.