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- Les Magdaléniens dans leurs campements
- Le campement de deux familles apparentées
- Un aperçu d’une communauté magdalénienne
Des échanges déséquilibrés entre les habitations
Les remontages de silex mettent en évidence une circulation des nucléus et surtout des lames entre les différents ensembles du campement. C’est entre les habitations que ces mouvements sont les plus fréquents avec un net déséquilibre dans le transport des lames, l’habitation U5 fournissant davantage de supports que P15.
Deux familles au statut différent
L’architecture très élaborée de l’habitation U5 et la concentration dans cette unité de débitages révélant une très grande maîtrise technique donnent à penser que la famille occupant cette tente avait un statut particulier au sein du campement. C’est autour du foyer U5 que les tailleurs les plus expérimentés travaillent pour toute la communauté et que le (ou les) chasseur(s) préparent les expéditions de chasse. La famille vivant en P15 n’a joué qu’un rôle secondaire du point de vue économique. Parmi les hypothèses pouvant expliquer la plus faible contribution de cette famille à l’économie du groupe, on peut imaginer une famille « jeune », ou composée seulement d’une femme adulte et de jeunes, la présence d’un ou plusieurs adultes expérimentés uniquement en U5, etc…
Une recomposition du groupe en cours de séjour ?
En cohérence avec l’effectif des vestiges découverts dans et autour de chaque habitation, les remontages révèlent une durée d’occupation inégale entre les deux unités. L’habitation U5 a connu une occupation longue, pouvant se prolonger sur plusieurs saisons, tandis que P15 est délaissée en cours de séjour. Ce départ de la famille de P15 pourrait signifier une recomposition du groupe à un moment donné du séjour. Les sociétés traditionnelles nomades sont en effet connues pour le mode souple d’association, avec une alternance de dispersions et de regroupements des familles durant l’année.