Le galet gravé d’Étiolles constitue une découverte de première importance et, comme telle, apporte autant d’informations nouvelles qu’elle suscite d’interrogations.

Les animaux, notamment les chevaux, présentent une originalité graphique, combinaison de réalisme de détail et de stylisation de la silhouette. Avec deux spécimens seulement sur le galet, il est encore trop tôt pour parler de variante locale du style magdalénien. Pour autant, l’abondance relative des chevaux parmi les rares œuvres du Bassin parisien montre surtout que cette espèce jouait un rôle thématique privilégié dans l'art de la fin du Paléolithique régional.

Les éléments de comparaison, stylistiques et thématiques, sont à chercher plus loin vers le sud. Les gravures d’Étiolles connaissent des analogies à longue distance. Il y a 15 000 ans, les productions artistiques montrent que les groupes magdaléniens du Sud-Ouest orientent leurs réseaux d’échanges vers le Bassin parisien, les plaines de Belgique et d’Allemagne. La découverte d’Étiolles serait donc un des marqueurs de cette ultime expansion des idées magdaléniennes.

Sur cette pierre gravée, beaucoup d’indices orientent l’interprétation vers l’univers de la chasse ; en paraphrasant Claude Lévi-Strauss, on peut penser que, pour les hommes d’alors, le renne et le cheval « bons à manger » étaient tout aussi « bons à penser » ?

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