Les populations dont l’économie est entièrement basée sur la chasse doivent régulièrement délocaliser leur habitat. Ainsi, pendant le Magdalénien, les campements étaient établis pour de courtes durées seulement, la plupart du temps à l’emplacement même des lieux d’abattage du gros gibier, trop lourd pour être transporté sur de grandes distances.

Des déplacements fréquents pour la chasse aux grands herbivores

Après une chasse fructueuse au cours de laquelle un ou plusieurs chevaux ou rennes étaient tués, le campement était installé à proximité du lieu d’abattage où étaient alors effectuées les opérations de boucherie. Le séjour du groupe se prolongeait à cet endroit jusqu’à ce que le gros gibier soit consommé et que la chasse au petit gibier dans les environs ne soit plus rentable. 

Le parcours effectué par un groupe au cours d’une année était largement déterminé par l’emplacement des sites favorables à l’abattage de chevaux ou de rennes. Ces points stratégiques, probablement assez rares dans le paysage très ouvert du Plateau suisse, étaient fréquentés à de nombreuses reprises, entrainant ainsi la formation de vastes gisements archéologiques comme ceux de Monruz et Champréveyres au bord du lac de Neuchâtel ou celui de Moosbühl à proximité du petit plan d’eau de Moossee, à quelques kilomètres au nord de Berne. 

Des déplacements mais pas de migrations

Les divers indicateurs de saison montrent que les zones de basse altitude étaient parcourues pendant toute l’année et que les populations humaines n’effectuaient pas de grandes migrations saisonnières. Du fait de l’impossibilité de constituer d’importantes réserves de viande, il est probable que la chasse était une activité presque quotidienne et que le rythme de déplacement ne variait pas de manière significative entre l’hiver et l’été.

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