Depuis le début du retrait, il y a environ 20 000 ans, des glaciers du Plateau suisse, c’est-à-dire de l’espace géographique situé entre les Alpes et le Jura, l’évolution de la végétation et du climat peut être retracée jusqu’à aujourd’hui à partir des restes de plantes, d’insectes et de mollusques accumulés au fil du temps dans les sédiments des lacs et des marais qui parsèment le territoire helvétique.

Un milieu ouvert de steppe-toundra

Sur les terrains dénudés après la fonte des glaces, une végétation de steppe-toundra s’est développée progressivement et elle est devenue suffisamment productive pour nourrir des troupeaux de rennes, de chevaux et de bisons. Le climat froid et sec affichait alors des températures moyennes de +10°C en juillet et -20°C en janvier. Les populations magdaléniennes, dont on trouve les traces d’habitat dans une quarantaine de sites, ont rapidement occupé toutes les zones de basse altitude où elles ont établi des campements en plein air et dans les grottes et abris-sous-roche.

De fortes contraintes lisibles à travers les foyers des Magdaléniens

Pour faire du feu, les seuls combustibles ligneux à disposition étaient des rameaux de saules rampants et de bouleaux nains. Les foyers étaient aménagés au moyen de galets et de grandes plaques de gneiss qui emmagasinaient la chaleur pendant la brève phase de combustion des brindilles. Ces structures à combustion fermée permettaient de prolonger notablement la durée d’utilisation des foyers, une fois le feu éteint, et pouvaient servir pour cuire la viande ou réaliser des activités techniques nécessitant l’usage d’une source de chaleur. 

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