La compétence exigée pour le débitage de longues lames ne pouvait s’acquérir qu’au terme d’un apprentissage prolongé. On en retrouve les indices sur certains nucléus. A Étiolles, la taille du silex était soumise à des règles qui organisaient cette activité dans le campement.

Les traces d’un apprentissage progressif

De nombreux débitages portent les marques de maladresses techniques qui ont entraîné des accidents de taille ayant compromis la qualité de la production. La diversité des débitages défectueux révèle une acquisition graduelle du savoir-faire, depuis le stade « débutant », durant lequel le tailleur s’essaie à détacher de simples éclats, jusqu’à un stade avancé traduisant une pleine connaissance théorique et une pratique confirmée de la taille.

Une organisation sociale de la taille

Les débitages élaborés étaient l’œuvre d’adultes très expérimentés. Ces tailleurs qualifiés choisissaient les meilleurs volumes, les plus grands, pour alimenter la communauté en longues lames. Ils s’installaient dans des endroits privilégiés, tout près des foyers ou sur des ateliers extérieurs, d’où étaient exclus les adultes moins compétents. Les débitages défectueux étaient probablement réalisés par des jeunes qui n’avaient accès qu’à des matériaux au faible potentiel, surtout des nucléus déjà débités ou, plus rarement, des petits volumes de silex natifs. Ces enfants ou jeunes adultes s’exerçaient à la taille à l’écart des zones d’activité principales, en périphérie des tentes ou près de petits foyers extérieurs.