Les études d’archéoozologie réalisées dans une dizaine de stations magdaléniennes en Suisse apportent des informations essentielles qui permettent de comprendre le mode de vie des populations humaines et de proposer un modèle d’occupation territoriale. 

Des chasseurs non spécialisés

Les animaux couvraient la presque totalité des besoins des humains et se trouvaient ainsi au cœur de toutes les préoccupations alimentaires, techniques et symboliques. Le renne et le cheval fournissaient l’essentiel de la nourriture mais à ce duo caractéristique du Tardiglaciaire s’ajoutaient parfois le bison et un large spectre d’animaux de plus petite taille comme le bouquetin, la marmotte, le lièvre variable, le renard polaire, divers oiseaux et des poissons. La présence d’os de spermophiles portant des traces de découpe atteste que même de petits rongeurs pesant moins de 300 g étaient consommés. 

Utilisation des différentes espèces animales

Certaines espèces étaient utilisées de manière préférentielle pour des besoins spécifiques, mais lorsque ce gibier recherché venait à manquer, il pouvait être fait appel à d’autres espèces pour acquérir la ressource. L’existence des Magdaléniens ne dépendait donc pas de la présence d’une espèce en particulier, et il n’y a que le renne qui a pu occuper une place singulière car ses bois ne pouvaient être remplacés par aucun autre matériau pour la fabrication des sagaies, des bâtons percés et des propulseurs.

Au-delà de leur exploitation comme ressource alimentaire ou technique, les différentes espèces remplissaient aussi des fonctions symboliques comme le montrent l’emploi de certaines dents et d’autres éléments osseux à des fins de parure ainsi que les représentations d’animaux sur objets à Kesslerloch, Schweizersbild et Rislisberg. 

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