- Accueil
- Une grande aventure scientifique
- Les pieds lourds et l’épave de Mahdia
1907, année zéro de l’archéologie sous-marine ou comment de simples pêcheurs d’éponges font une découverte qui bouleverse l’étude de l’antiquité et des fonds marins.
Des chaussures de plomb…
En 1907, des pêcheurs d’éponges grecs découvrent l’épave de Mahdia (Tunisie) par 40 m de fond.
Pourquoi « Pieds-Lourds » ? Parce qu’ils portent des chaussures qui pèsent entre 10 et 20 kilos la paire. Leur poids, en lestant les plongeurs, assure leur équilibre vertical. Comme tous les scaphandriers qui les ont précédés depuis le milieu du XIXe siècle, les pêcheurs de Mahdia plongent pour gagner leur vie mais la découverte de l’épave marque leur existence en entrant dans l’histoire.
…à la première fouille sous la mer
De 1907 à 1913, Alfred Merlin, directeur du service des antiquités de Tunisie, mène sur le site plusieurs campagnes de fouilles.
Le navire, perdu entre 80 et 70 av. J.-C., révèle une fabuleuse collection de sculptures, d’éléments de mobilier, d’objets du quotidien et plusieurs dizaines de colonnes en marbre. Au total un impressionnant gisement qui donne à penser que le navire, parti du Pirée, allait livrer à Rome à un riche propriétaire mobiliers et œuvres d’art grecs.
L’épave de Mahdia fascine toujours les archéologues. Après l’invention du scaphandre autonome en 1943, plusieurs équipes se consacrent encore à son étude, jusqu’en 1993 où des spécialistes allemands et tunisiens réalisent un important travail de restauration des objets mis au jour. Grâce à la persévérance des archéologues, on peut les admirer aujourd’hui au musée du Bardo, à Tunis.