Découverte en 2012 à plus de 300 mètres de fond, l’épave Aléria 1 a fait l’objet de plusieurs campagnes d’étude récompensées par la richesse des informations révélées par la cargaison.

Un timbre qui date l’épave

La cargaison de l’épave est composée de milliers de lampes à huile et de vaisselle en céramique, associées à des mortiers provenant de la région de Rome et à des amphores venues de toute la Méditerranée. Le timbre LMVNPHILE, lu sur une lampe prélevée en 2013, offre un repère chronologique très pertinent. Il indique que la lampe a été fabriquée à Rome par Lucius Munatius Phile, entre 90 et 130 apr. J.-C. Cette cargaison très diverse témoigne du rôle de redistribution des marchandises joué par le port de Rome. La richesse et l’importance de cette épave justifient les différentes campagnes de recherches menées par Franca Cibecchini (DRASSM) sur le site.

Faire parler les objets

Grâce à la photogrammétrie réalisée en 2015, Aléria 1 a livré quelques-uns de ses secrets. De dimension modeste, 17 mètres de longueur sur 6 ou 7 mètres de large, l’épave révèle des amphores bien ordonnées à l’une des extrémités du navire et plusieurs rangées de lampes encore parfaitement empilées au centre de la cale en dépit du passage des instruments de pêche des chalutiers qui fréquentent la zone. Les céramiques de cuisine sont pour leur part situées pour l'essentiel à l’autre extrémité du navire. 

L’étude des céramiques fournit des éléments d’information précieux sur la route maritime suivie par le navire et sur la nature du commerce dans lequel il était engagé. Ce navire a fait naufrage au cours d’un voyage qui le conduisait en premier lieu vers la ville d’Aléria en Corse. De là, il serait sans doute reparti pour la Gaule, probablement vers Arles et Narbonne, deux ports ouvrant sur d’importants marchés intérieurs.

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