Les recherches sur les ports de la Narbonne antique font l’objet depuis 2010 d’un programme associant notamment le Drassm et la région Occitanie. Son objectif est de restituer les déplacements, au gré de l’évolution du fleuve, des différentes zones portuaires de cette colonie romaine. Fondée en 118 av. J.-C, elle était considérée comme le port le plus important des Gaules.
Des étangs et des hommes
Les fouilles de 2010 ont confirmé l’importance du rôle joué par le port de La Nautique avec la mise au jour de grands entrepôts et d’une zone artisanale. Cet emplacement se caractérise par son occupation courte, environ un siècle entre les années 30 av. J.-C. et 70 apr. J.-C., date à laquelle le site du Castélou/Mandirac s’assure à son tour une prééminence qu’il exercera jusque dans le courant du Ve siècle. Avec deux chaussées parallèles, une digue sur plus de 1,5 km et un canal creusé dans la lagune, il permettait de faire entrer des bateaux de fort tirant d’eau. La chaussée occidentale semble se poursuivre vers Narbonne avec laquelle elle assure un lien.
L’île Saint-Martin
Situé sur la commune de Gruissan, ce site représente aujourd’hui encore un complexe remarquable dans le contexte des étangs narbonnais, celui d’un possible avant-port de Narbonne. Un bâtiment placé en position centrale sert d’appui à des aménagements périphériques, dont une tour avec un escalier extérieur. Le caractère luxueux du site et la vue qu’il offre sur les étangs laissent penser qu’il s’agit d’un ensemble à caractère public. Il était peut-être lié au commerce et à la navigation, ou à des activités artisanales et de services comme une citerne chargée d’approvisionner les bateaux en eau douce.