La découverte à Douvres, en 1992, d’une épave amorce une collaboration franco-anglo-belge exemplaire. L’Université Lille3 et le CNRS portent ce projet avec cinq partenaires.

Une découverte exceptionnelle

En 1992, des archéologues anglais mettent au jour des planches de chêne assemblées par un système de tenons et mortaises et par des liens végétaux très bien conservés. Une pointe de l’embarcation est visible, l’autre enfouie. Il s’agit d’un bateau de plus de 9 m de long. Un important chantier est organisé pour extraire l’épave du lieu où elle repose depuis 3 500 ans. La datation radiocarbone révèle en effet qu’il s’agit de l’un des plus vieux bateaux maritimes d’Europe. Il s’impose comme emblématique des échanges trans-Manche à l’Âge du Bronze, quand cette mer était un lieu de passage quotidien, bien avant que l’on creuse le tunnel sous la Manche. Grâce à des moyens exceptionnels, le bateau est restauré, étudié et présenté au public au musée de Douvres, dans une galerie inaugurée fin 1999.

Un projet de coopération transfrontalière

Les spécialistes d’archéologie maritime tentent de comprendre les caractéristiques du bateau, qui est certes très bien conservé mais privé de sa proue et partiellement démonté. Après 15 ans de passionnantes recherches internationales, ils proposent une restitution du bateau et envisagent une réplique. Ils lancent aussi un vaste projet scientifique pour raconter l’histoire des côtes de la Manche et de la mer du Nord. En émergera l’idée qu'il existait à l’époque une forme d'Eurorégion.

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