À Martigues, deux gisements sont expertisés près du rivage nord du chenal de Caronte, l’Abion et Salins de Ferrière, où 20 000 tessons de céramique ramassés sur la grève signalent la présence probable d’habitats préhistoriques immergés.

Un site, deux gisements

En deux siècles, la géographie du Canal a complètement changé.

Longtemps exutoire de l’étang de Berre, la passe de Caronte s’est muée en chenal de navigation. Initialement creusée sur 3 mètres, elle a progressivement été élargie pour faciliter la navigation entre la mer et l’étang de Berre. Axe maritime majeur de circulation au service du développement industriel, elle est aujourd’hui gérée par le Port Autonome de Marseille. Les deux gisements sont disposés de part et d’autre du pont autoroutier qui surplombe Martigues.

Et toujours des questions

Les habitats du Canal participent d’une forte dynamique d’occupation du littoral sur la façade méditerranéenne. Le potentiel du gisement de l’Abion est particulièrement élevé. Le mobilier a bénéficié d’un séjour en contexte humide et la présence de bois en grand nombre pourrait livrer des informations d’autant plus importantes que dans cette zone méridionale les sites pré et protohistoriques recensés en milieu marin sont rares. De même que les gisements qui livrent de tels matériaux de la fin de l’âge du Bronze.

Les analyses dendrochronologiques et les datations radiocarbone permettront d’affiner les repères. Ce travail trouve idéalement sa place dans le projet de constitution d’un référentiel dendrochronologique pour l’arc méditerranéen occidental.