Exécution

Sur les parois construites à l'aide de blocs de calcaire fin, les imperfections sont gommées par la pose d'un léger enduit de plâtre.

Le "scribe des contours" esquisse ensuite le décor, le plus souvent à la peinture rouge : d'abord des lignes droites qui guident la mise en place des éléments du décor, puis un quadrillage préparatoire - la grille de proportions - pour les figures humaines, puis le contour des figures.

L'esquisse terminée, le sculpteur remplace le trait par une incision régulière exécutée au ciseau. Il va ensuite évider le fond, les figures se détachant sur le parement rabattu alentour. La dénivellation est ici très faible et l'échelonnement des volumes en profondeur est rendu de façon graphique. Cette minceur du relief, fréquente à la Ve dynastie, n'autorise qu'un petit nombre de variations dans l'épaisseur de la surface.

L'ultime étape est la peinture qui est posée par larges aplats, le fond étant laissé brut. La palette est réduite, certaines couleurs sont conventionnelles : chairs masculines en ocre rouge, chairs féminines en jaune clair, d'autres sont plus "réelles" : noir pour les yeux, la chevelure ; blanc pour les vêtements ; le bleu évoque l'eau ; les plantes sont d'un vert frais, les blés mûrs en jaune.​

Style

La majorité des figures est traitée sous la forme de silhouettes aux contours doucement arrondis.

Sur certaines, des détails profondément gravés sont ajoutés après coup : les ondulations de l'eau, les épis entassés sur la meule, les mèches d'une perruque.

Cependant, l'artiste a su jouer de subtiles gradations conférant aux visages une certaine spiritualité : frémissement d'une narine, visage rude d'un pêcheur, modelé sans concession de chairs affaissées.

Convention

Le rendu des figures et du corps humain, révèle des conventions : visage de profil et œil de face, torse et épaules de face, bras et jambes de profil... À l'exception des hanches, toutes les parties du corps humain sont montrées en profil ou en projection frontale. Ce parti est aussi repris pour le reste des figures.

Pour la récompense des tisserandes, l'artiste a associé le profil de la table avec la vue en plan des colliers qui y sont déposés. Ignorant toute perspective, les figures juxtaposées se détachent nettement sur la paroi.

Un autre élément caractéristique de l'art égyptien est le système fixant les proportions relatives des parties du corps humain par l'utilisation d'une grille préparatoire du dessin apparue à l'Ancien Empire. La volonté de l'artiste égyptien est la reconstruction du corps sans préoccupation musculaire ou psychique.