Le mastaba d’Akhethétep se situe au centre d’un vaste complexe funéraire qui s’est agrandi au cours du temps. Sa façade sud (petit côté) est parallèle à la chaussée d’Ounas. 

Restitution du complexe funéraire d'Akhethétep. © Jean-Pierre Adam

Un petit mastaba, le E 17 s’appuie contre le mur sud, plus récent, il est au nom d’un Akhethétep qui était peut-être un parent du premier. À l'est, on trouve un espace intérieur consacré au culte d’Akhethétep. Il est délimité au nord et au sud par un mur percé d’une porte munie d’un rouleau. Il se présente comme une rue longeant la façade est du mastaba ; au sud se trouve une petite chapelle (D) et une cour à ciel ouvert qui contenait un dépôt de bassins et de tables d'offrandes.

L'implantation du mastaba sur le plateau de Saqqara

Le tombeau a été bâti directement sur le sol rocheux naturel qui constitue le plateau de Saqqara, qui a juste été arasé. Les sondages pratiqués aux pieds des murs, ont montré qu’une assise de réglage assure la liaison entre le rocher naturel et la première assise d’élévation du monument. 8 années ont été nécessaires (1991-1999)  pour dégager le mastaba et connaître ses dimensions : 32 m de long sur 16 m, et 10 m de profondeur (soit 60 coudées égyptiennes sur 30). Le sommet du monument était déjà arasé en 1903, l’assise supérieure des murs manquait, 12 assises étant conservées pour une hauteur de 5,92 m ; une assise mesurant environ 1 coudées, on  peut estimer la hauteur du monument à 6,40 m.

Particularités architecturales du monument

La structure du mastaba présente deux particularités architecturales :

  • La première est d’avoir son parement extérieur en calcaire blanc directement appuyé sur un remplissage composé de terre et de roches qui constitue le massif ; généralement un mur de calcaire local est construit entre le parement et le remplissage.
  • La seconde est la présence à 1,75 m de la surface du parement, d’un mur interne sommaire mais qui a la même pente que la façade. Ce mode de construction comportant au moins deux structures emboîtées, la première étant un squelette intérieur et la seconde le parement extérieur évoque les strates inclinées de la construction « feuilletée » des pyramides de la IIIe dynastie.

État de conservation

Ce vaste édifice au profil trapézoïdal, jouit du privilège rarissime de posséder encore, sur toute la hauteur conservée des faces dégagées, ses blocs de parement en beau calcaire blanc de Tourah, une pierre particulièrement appréciée, à la fois pour sa blancheur éclatante, et son grain fin. L’emplacement topographique du mastaba, bâti au pied d’une déclivité naturelle, propice à l’accumulation de sable éolien, a connu un ensevelissement précoce qui a assuré la protection et la préservation du parement de la façade.

La façade est du mastaba

L'entrée de la chapelle, dont les parois décorées ont été transportées au Louvre et exposées au département des Antiquités égyptiennes, s'ouvre dans la façade est du monument, comme le veut l’usage ; à 5,8 m de son angle sud-est.

L'inscription peinte en rouge donnant le nom et le titre d'Akhethetep  © Christian Décamps, Musée du Louvre

Une inscription, peinte en rouge, nomment sans ambiguïté son propriétaire : "le prêtre de Héka, Akhethétep".

La fouille a permis de révéler, à un peu plus de 5 m de l'extrémité nord de cette même façade, dans une situation presque symétrique, une fausse-porte, extrêmement étroite, surmontée d'un tableau historié portant le nom d'Akhethétep.

Sur le toit du mastaba, s'ouvrait le puits funéraire par lequel le sarcophage puis le corps du défunt étaient descendus jusqu'au caveau. Le sommet du mastaba ayant été arasé au cours des temps, il n'existe plus de traces de l'entrée proprement dite du puits funéraire. Le caveau auquel il conduit a été creusé au cœur de la roche loin sous la structure bâtie.