La civilisation du Yémen s’est construite sur la maîtrise de l’eau qui a permis de nourrir une population importante, organisée en tribus sédentaires.

Le climat de mousson

Bien que situé dans l’une des régions les plus arides du globe, le Yémen bénéficie d’un atout : la mousson. Les alizés de l’hémisphère austral, en franchissant l’équateur, changent de direction et apportent sur les hauteurs yéménites des pluies abondantes. Une première saison des pluies, en mars-avril, laisse place à une seconde saison bien plus humide en juillet-août. En s’écoulant vers les basses terres du Yémen, cette eau offre la possibilité de mettre en culture une large partie du territoire.

L’eau qui modèle le territoire

La montagne sur laquelle se concentrent les précipitations se caractérise par de fortes pentes, dénudées et imperméables. Les écoulements y forment des crues d’une grande intensité. Face à ce qui représente un avantage et une menace, deux réponses furent apportées pour permettre un développement agricole.

Dans les régions montagneuses et les hauts plateaux, depuis 5 000 ans, des murs de terrasse ont été progressivement bâtis, entretenus, restaurés. Ils ont ralenti l’érosion des sols, retenu l’eau dans les sols et offert des aires cultivables. En complément, des citernes recueillent les eaux de ruissellement.

Sur les piémonts et en plaine, la déviation et la canalisation des eaux de crue offre depuis 5 000 ans la possibilité d’irriguer des parcelles cultivées. Chaque crue apporte l’eau et les alluvions qui enrichissent le sol. Cet alluvionnement régulier a nécessité un entretien et un exhaussement permanent des ouvrages hydrauliques.