- Home
- Homme et milieu
- Ressources naturelles
- Minerai et exploitation minière
La richesse du sol yéménite est à l’origine de l’exploitation minière de plusieurs ressources.
Le sel
Le Yémen possède des mines de sel qui affleurent dans la région d’al-Hudayda et dans le désert intérieur entre Maʾrib et Shabwa. Les carrières de sel de Shabwa font aujourd’hui encore l’objet d’une extraction artisanale à ciel ouvert.
Les ressources métalliques
Les informations concernant l’exploitation des ressources métalliques dans l’Antiquité sont très minces. Nous ne connaissons que de petites exploitations de cuivre dans le Sud du Yémen et d’or au Nord du Jabal al-Lawdh, datée de la fin de l’âge du bronze et du début de l’âge du fer. La période médiévale est mieux renseignée, grâce à l’œuvre du géographe al-Hasan ibn Ahmad al-Hamdânî, au Xe siècle. Il nous a notamment légué un ouvrage consacré à la mine, à l’argenterie et à l’orfèvrerie en Arabie, le Kitâb al-Jawharatayn. Il y décrit en particulier la mine d’al-Jabalî, l’un des centres majeurs d’extraction d’argent dans l’Antiquité tardive et au début de l’Islam.
La mine d’argent d’al-Jabalî
La plus importante mine de plomb, de zinc et d’argent actuelle du Yémen fut redécouverte dans le Nihm par des géologues suivant la piste d’une anomalie géochimique liée à une forte concentration en plomb. Appelée aujourd’hui al-Radrâd, ce gisement était connu des auteurs médiévaux sous le nom d’al-Jabalî. D’après al-Hamdânî, sa mise en exploitation remonte à la période préislamique, au IVe ou Ve siècle, ce qu’ont confirmé des fouilles archéologiques.
Al-Hamdânî décrit cette mine avec précision : il évoque la quantité d’argent régulièrement extraite : "Ils obtenaient en une semaine la charge d’un chameau, ce qui équivalait à 20 000 dirhams, soit environ 1 000 000 de dirhams par an", soit 21,6 kg d’argent fin produit chaque semaine, c’est-à-dire plus d’une tonne d’argent fin par an. Si les chiffres sont exagérés, les géologues ont estimé qu’il y était produit en moyenne 200 kg d’argent par an. Al-Hamdânî témoigne également de la pollution que générait cette exploitation minière : "Il y avait là 400 fourneaux. Lorsqu’un oiseau survolait le village de la mine, il tombait mort en raison du feu des fourneaux".
l’activité minière y aurait cessé à la suite de troubles politiques dans les années 883–884. l’exploitation n’est plus renseignée par les sources écrites. L’archéologie a cependant montré la poursuite d’une extraction de moindre ampleur jusqu’au tournant du XIIIe siècle.