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- La préhistoire du Yémen
- Un Néolithique inachevé
La découverte récente de sites néolithiques stratifiés a accru de manière conséquente la quantité d’informations sur la préhistoire du Yémen.
Une période de mutations
Le Néolithique est marqué par de profondes mutations techniques et sociales : le passage de la chasse à l’élevage, de la cueillette à l’agriculture et du nomadisme à la sédentarisation. Alors qu’il débute au Proche-Orient vers 9000 av. J.-C., le début du Néolithique au Yémen est daté vers 7000 av. J.-C. et se prolonge jusque 3000 av. J.-C. Souvent qualifié de "révolution", il s’agit avant tout d’un phénomène progressif et variable en fonction des régions. Au Yémen, la domestication animale ne remplace pas totalement la pratique régulière de la chasse. La sédentarisation, l’agriculture, la production céramique n’apparaissent pour leur part qu’à l’âge du bronze, vers 3000 av. J.-C. On peut donc parler au Yémen de Néolithique inachevé.
L’industrie lithique, marqueur technique et social
L’étude du Néolithique au Sud de l’Arabie est un véritable défi car les populations étaient de culture acéramique (elles ne produisaient pas de poterie). Seule l’industrie lithique permet d’analyser les comportements techniques et culturels de ce passé lointain. Entre le VIIIe et le début du Ve millénaire av. J.-C, des techniques lithiques bien caractéristiques apparaissent. Ce sont l’utilisation du flûtage, longtemps considéré comme propre aux sociétés paléo-indiennes américaines, le façonnage de poignards en silex très fins, en forme de feuilles de laurier, et la fabrication de pointes de flèche triédriques. Ces techniques indiquent l’existence de complexes socioculturels indépendants au Yémen dès le début du Néolithique.
Monuments de la région de Ma’rib et alignements de Tihâma
La région de Ma’rib offre des centaines de monuments préhistoriques en bordure du désert. Leur répartition est assez irrégulière. Leur diamètre peut atteindre dix mètres et la hauteur, deux mètres. En dépit de l’absence de fouilles, ils sont généralement considérés comme des monuments cultuels pouvant accueillir une sépulture. Dans la plaine côtière de la Tihâma, des cercles et alignements de pierres dressées forment des ensembles monumentaux légèrement postérieurs.