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Le Yémen est avant tout un pays de montagnes, scandées par des hauts plateaux.
Géologie
Il faut se représenter l’Arabie comme une plaque tectonique qu’une faille longue de plusieurs milliers de kilomètres a séparé de l’Afrique. Son origine se trouve dans la plaine de la Bekaa au Liban tandis qu’elle se poursuit jusqu’à la région des grands lacs africains en passant par la mer Morte et la mer Rouge. La plaque arabique a basculé vers le nord-est, de sorte que son flanc occidental est très escarpé, alors que son flanc oriental s’enfonce doucement dans le golfe Arabo-persique.
Le relief des hauts plateaux correspond aux formations sédimentaires recouvrant le socle précambrien vieux de plusieurs milliards d’années qui affleure dans le Sud-Ouest du pays. Les hautes terres du Yémen occidental, de Saada au nord à al-Baydâʾ au sud, ont une altitude qui dépasse presque toujours les 2 000 m. Seule la région de Taʿizz a une altitude un peu plus basse. Une activité volcanique récente continue localement, comme dans les régions de Dhamâr et de Maʾrib. Il existe aussi des failles formant de larges dépressions remplies d’alluvions, comme les plaines de Sanaa ou de Saada. Généralement, ces plateaux intérieurs, comme la région du wâdî al-Jawf, s’inclinent progressivement vers le bassin intérieur désertique du Ramlat as-Sab’atayn qui s’ouvre ensuite au nord sur l’immense désert du Rubʿ al-Khâlî.
Climat des hautes terres
Le climat des hautes terres, relativement tempéré, connaît deux courtes périodes de pluies par an, au printemps et surtout en été. Les précipitations, relativement abondantes dans les zones occidentales, où elles peuvent dépasser 600 mm annuels, décroissent en allant vers l’est. Dans la région de Sanaa, elles sont de l’ordre de 200 à 300 mm. Ces pluies de mousson, plutôt irrégulières, ne permettent de pratiquer l’agriculture que si les eaux de ruissellement sont collectées et dirigées vers certains champs.
L’établissement de la population
La conquête de la montagne par l’homme a pris du temps. Dans l’Antiquité, elle se limite aux plateaux des hautes terres. C’est seulement après 1000 de l’ère chrétienne que le versant de la montagne vers la mer Rouge, tout particulièrement au nord de Sanaa, commence à être durablement peuplé.