La chronologie de l’ancien Hadhramawt est un problème compliqué en l’absence de textes historiques, et il faut le reconnaître les fouilles de Shabwa ont exhumé peu d’inscriptions.

Des inscriptions attestant la présence sabéenne

Les plus anciennes remonteraient aux environs du VIIe siècle av. J.-C., attestant une présence de Sabéens honorant leurs divinités Almaqah et Hawbas. Les Hadhramis utilisent, eux, la langue Hadhramawtique, proche du sabéen et du qatabanite.  Les textes de Shabwa rapportent l’édification de remparts et de maisons (dès le VIIe siècle av. J.-C. ?). En outre, des tablettes de bronze mentionnent des offrandes faites au dieu Siyân lors des grands pèlerinages où le dieu offrait des banquets. Le culte de cette divinité se retrouve, avec des épithètes variées, dans la plupart des villes du Hadhramawt : Raybûn, Huraydha, Bâ-qutfa, Sûna, ‘Uqrân, etc. occupées tout au long du premier millénaire av. J.-C.

Une riche ville marchande, reliée à un large réseau

La fortune de Shabwa vient en partie de sa situation géographique. Flanquant les abords occidentaux du wâdî Hadhramawt, la ville est en relation avec ses affluents par diverses passes aménagées, et s’ouvrant sur le Ramlat as-Sab’atayn, contrôle les pistes menant au nord-ouest vers le wâdî Jawf et Ma’în, et de là vers l’Arabie du nord-ouest. L’importance de Shabwa, comme entrepôt des aromates, croît dans toute la zone. Des familles de marchands s’y installent et commercent en Orient méditerranéen, principalement à Alexandrie, Pétra, Gaza et aussi Délos. De Grèce, ils importent de la céramique attique et des statuettes de bronze (comme celle d’un guerrier casqué) et copient des monnaies à la chouette athénienne. À partir du IVe siècle av. J.-C., ils utilisent des monnaies d’argent portant au revers le nom de Shaqîr, le château royal, puis des monnaies de bronze au nom de Siyân.