Quelques arguments témoignent de la présence de bâtiments antérieurs au château : la présence de monolithes réemployés dans le socle du bâtiment A, et un massif de brique daté du IXe siècle av. J.-C. S’agit-il d’un temple extra-muros ? c’est probable.

En outre, les fondations du bâtiment A comptent de nombreuses modifications. Quant au bâtiment B, pourvu, dans une première phase, d’un seul étage, il délimite une cour centrale, occupée par un petit édifice trapézoïdal muni de banquettes. 

Un bâtiment incendié

Vers 225-230, une inscription (al-lryâni n+ 13), provenant du temple d'Awâm à Mâ’rib, relate en détail la prise du château royal, dénommé Shaqîr, par les troupes sabéennes de la façon suivante : suite à un coup de main, des Sabéens s'emparent du château mais sont vite enfermés dans la cour et manquent cruellement d’eau. Après sa victoire de Dhât Ghaylûm, le roi de Saba' Sha’r Awtar revient à Shabwa, délivre son contingent enfermé dans le château, fait prisonnier le roi du Hadhramawt Ili’azz Yalût et sa suite, et met le feu au bâtiment puis à la ville. 

Par des datations au 14C, il est désormais assuré que l’épaisse couche autour du soubassement de A, remonte à cet incendie. On y a retrouvé des dizaines de poutres, souvent bien conservées, provenant des étages et permettant une restitutions assez fidèle des ossatures de bois. Figuraient aussi dans ces niveaux des fragments de statues de bronze de personnages ou d’animaux et de frises en bronze (lion, cheval, etc.).