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- Des maisons-tours
Les fouilles ont permis de déterminer avec précision le type de grandes maisons : de puissants soubassements, hauts de 2 à 4 mètres, de 10 à 12 mètres de côté, aux murs intérieurs liaisonnés à l'orthogonale, déterminant des caissons bourrés de matériaux divers (terre, brique crue, etc.). La trame régulière du socle sert de fondation à des murs faits d'une ossature de bois et d'un remplissage de brique dont la disposition reproduit celle du socle.
Comment restituer l’aspect de ces maisons ?
Tous ces socles comportent les traces d'un escalier qui impliquent l'existence d'au moins un étage, et peut-être trois dans le cas du "château royal".
Les inscriptions du site ne sont pas d'un grand secours puisqu'aucune ne fait mention des élévations. Il faut alors faire appel à d'autres dédicaces, celles de Tamna' par exemple, qui décrivent certaines pièces ou parties de bâtiments : des boiseries, des "salles de réception", des "pièces supérieures", des " galeries ", etc. Mais ce sont surtout les dédicaces de construction des hauts-plateaux à l'époque himyarite (Ier siècle-Ve siècle) qui permettent le mieux de restituer l'aspect de ces maisons-tours. On peut se référer aussi à quelques représentations artistiques : une fresque sur un panneau de Qaryat al-Faw (au NE de Shabwa) ou un relief incisé à Garf al-Yâhudî, dans la région du Khawlân.
Des maisons de l'aristocratie locale ?
Ces maisons-tours servent avant tout de résidence à des personnages aisés, membres des lignages et familles régnantes. Elles supposent des moyens financiers appropriés, destinés à se procurer les matériaux, à les extraire et les mettre en oeuvre. À Shabwa ce sont des grandes familles qui bâtissent ces édifices et qui en commémorent l'édification par une dédicace (par exemple dans le texte SH / 77 / Mahdi). Les quelque 140 maisons tardives, visibles en surface, permettent une estimation, certes approximatives, du nombre de ces familles aisées.
Ces maisons-tours ont enfin un aspect massif. Leur fonction défensive tient à leur hauteur, à leur rez-de-chaussée aveugle, à la rareté des fenêtres et au rôle des terrasses supérieures, mais leur vulnérabilité tient à leurs boiseries.