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Certains palais ou résidences princières ne sont connus que par des textes, comme Salhîn de Mâ’rib ou ‘Afraw de Nashshân ou Mswr de Hajar Yahir, capitale du royaume de 'Awsân, d’autres en sus par leur monnayage, tel Raydân à Zafâr.
La fouille de deux palais : Harîb et Sirwâh
Deux seulement ont été fouillés, la maison Harîb de Tamna’, la capitale du royaume de Qatabân, et le « Bâtiment administratif » de Sirwâh, l’une des capitales du royaume de Saba’. Tous deux développent une formule architecturale similaire comportant un édifice principal s’élevant sur un puissant socle rectangulaire, en forme de maison-tour, précédé d’un bâtiment en forme de U délimitant une cour centrale à portiques.
Le premier, le « palais » Harîb, fouillé en 1951, compte un soubassement mégalithique, de 32,50 m sur 30 m, haut de plus de 10 m, auquel s’adosse un autre bâtiment en forme de U, enserrant une cour à portiques sur trois côtés à laquelle on accède par un escalier monumental. L’architecture de l’édifice central à ossatures de bois, la restitution de ses étages, et sa mention dans certains textes et sur des monnaies sont des indices favorables (mais non décisifs) sur l’identification de ce monument avec le palais Harîb.
L’édifice de Sirwâh montre lui-aussi un puissant soubassement de 22 m sur 14 m (dénommé « Podium » par les archéologues allemands), dominant un édifice de 13 m sur 11,50 m (dénommé « Hofcomplex »), en forme de U, enserrant une cour dallée aux accès étroits.
Les périodes d'utilisation
L’utilisation de ces demeures couvre des périodes assez semblables : des V-IVe siècle av. J.-C. au IIe siècle à Tamna’, du IIe siècle av. J.-C. au IVe siècle à Sirwâh, du IVe siècle av. J.-C. au IIIe siècle à Shabwa. À l’évidence, ces palais remplissent des fonction militaire, sociale, économique et symbolique analogues.
Dans cette même tradition, il faut enfin mentionner la résidence princière ou le « bâtiment administratif » de Yeha, en Ethiopie, constitué lui-aussi d’un soubassement à redans d’une cinquantaine de mètres de côté et d’une dizaine de mètres de hauteur, supportant pluisuers étages. Il aurait été édifié par un groupe de Sabéens vers le VIIIe siècle av. J.-C. mais sa période d’abandon demeure encore incertaine.