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Le problème des sources textuelles
Si la cour omeyyade entretenait de grands poètes et historiographes officiels dont les noms sont passés à la postérité, aucun de leurs écrits n’est parvenu jusqu’à nous. Toutes les chroniques évoquant les souverains omeyyades et leurs actions datent d’après leur chute en 750, et sont le plus souvent le fait d’auteurs à la solde de la dynastie abbasside qui leur a succédé. De fait, ces sources sont partiales, et le plus souvent à charge, présentant les Omeyyades comme de véritables despotes, dont les dépenses fastueuses dans des constructions exceptionnelles reposaient sur une imposition illégale et trop lourde.
Les vestiges omeyyades, une source de première main
Dans ce contexte, l’étude des vestiges omeyyades revêt une importance capitale pour la connaissance de cette période charnière qui va du milieu du viie siècle au milieu du siècle suivant. Ils constituent en effet une source de première main, qui nous éclaire sur la vie quotidienne, la piété, la culture matérielle de cette société islamique en formation. L’élaboration progressive d’un art proprement islamique, témoignant de la formation d’un champ symbolique nouveau, se lit dans l’architecture mais aussi dans les décors qui nous sont parvenus. La place croissante de l’arabe et de l’art calligraphique dans ce vocabulaire décoratif annonce une tendance de l’art de cette civilisation jamais démentie jusqu’à nos jours.