La mosaïque de sol : une technique ancienne délaissée

La mosaïque peut être utilisée en pavement. Dans ce cas, les tesselles sont essentiellement en pierre, matière qui résiste à l’usure des pas. La mosaïque de sol est une technique gréco-romaine qui s’est diffusée sur tout le pourtour méditerranéen. À la veille des invasions arabes, sa vogue est encore très vive en Syrie, notamment dans les églises. Toutefois, les réalisations architecturales des califes omeyyades se désintéressent de la mosaïque de sol. Le célèbre palais de Khirbat al-Mafjar, près de Jéricho, est une des rares exceptions.

La mosaïque pariétale : un art éblouissant

À l’inverse, la mosaïque pariétale est omniprésente dans les édifices prestigieux du califat omeyyade. Sa polychromie chatoyante repose sur l’emploi quasi exclusif de tesselles en verre, une matière que l’on sait colorer. La technique est emblématique de l’art impérial byzantin et nous n’en possédons aucun exemple en Syrie avant l’avènement des Omeyyades. L’art de la mosaïque a été poussé à un haut degré de virtuosité dans l’empire byzantin, où il atteint une forme aboutie au VIe siècle. Les réalisations byzantines se caractérisent par des arrière-plans dorés qui matérialisent la lumière divine.

Qui a réalisé les mosaïques des édifices omeyyades ?

Les textes arabes anciens indiquent que les décors de mosaïques des édifices omeyyades ont été réalisés par des artisans byzantins (ou coptes). Si l’on ne peut avoir aucune certitude quant à l’origine des mosaïstes, il est certain que la technique elle-même est importée de Byzance.

Au VIIIe siècle, l’empire byzantin est le grand rival des califes omeyyades en Méditerranée. Ennemi redouté et combattu, il fascine néanmoins par la beauté de son art.