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- Une mosquée au cœur de la ville
- Un lieu de culte depuis l’Antiquité
Le temple de Jupiter Damascène
Au cœur de la ville araméenne de Damas, un vaste espace accueillait un temple voué au culte d’Hadad, érigé entre le Xe et le IXe siècle avant notre ère. Lorsque la ville passa sous l’influence grecque, puis sous la gouvernance romaine, le site fut réaménagé, et voué au culte de Jupiter.
À l'intérieur d'une vaste esplanade, l’agora, s’élevait le temenos dont l’enceinte était bordée d’un portique et cantonnée aux quatre angles par une tour carrée. Un accès monumental était aménagé sur sa face orientale, ainsi que deux autres, sur les côtés nord et sud, face à deux édicules à coupole. Dans la moitié orientale de la cour intérieure ainsi délimitée était installée la cella du temple.
L’église de saint Jean-Baptiste
Au IVe siècle, le site est christianisé par sa conversion en église. L’agora est densément occupée et s’intègre désormais au tissu urbain. Des colonnades reliant les anciennes portes de l’enceinte de l’agora et celles du temenos dessinent des axes de circulation monumentaux autour de l’église, qui est associée à plusieurs bâtiments religieux et administratifs. Quant à l’église elle-même, il semble qu’elle ait été installée contre l’angle sud-ouest de l’enceinte du temenos, les reliques de la tête de saint Jean-Baptiste placées dans un édicule situé contre son chevet à l’est, ou bien à l’intérieur, en fonction des dimensions de la basilique en question. La tour d’angle sud-ouest, futur minaret al-Meskiya, fonctionnait certainement comme clocher.
La grande mosquée
À leur arrivée, les musulmans commencent par utiliser une partie du portique de l'ancien temple comme lieu de prière, laissant aux chrétiens l’usage de l’église. Orienté vers le sud, donc vers La Mecque, ce portique permet aux orants de s’aligner en rangées parallèles face à la qibla pour la prière. Au fur et à mesure des conversions, des rangées de supports parallèles ont été ajoutées pour agrandir cette salle de prière, jusqu’aux travaux engagés sur l’ordre du calife al-Walîd Ier en 705 pour transformer cette première installation en mosquée monumentale. Les reliques de saint Jean-Baptiste (la tête du saint serait inhumée en ce lieu) demeurent dans la nouvelle mosquée, jusqu’à nos jours. Elles sont abritées par un petit édicule dans la salle de prière.