« Au-dessus sont des mosaïques de verre coloré avec de l’or, de l’argent et de la nacre ; il y a aussi une quantité de représentations d’arbres, de villes, de forteresses, de mers et toutes espèces d’images dont l’imitation n’est pas défendue. » – Al-Dimashqî (1256-1327).

Un décor de mosquée

Al-Dimashqî résume en quelques mots l’iconographie du décor de la grande mosquée. Les mosaïques ne représentent aucun être animé. L’islam proscrit en effet la représentation d’hommes ou d’animaux dans un contexte religieux, comme dans une mosquée ou sur manuscrit coranique. Elles sont en revanche courantes dans le domaine profane (palais, objets du quotidien, etc.).

Un décor incomplet

Les mosaïques dévoilent des paysages à la végétation luxuriante peuplée d’arbres fruitiers et d’architectures fantaisistes. Le plus grand ensemble est situé sous le portique ouest, connu sous le nom de « panneau du Barada », certains ayant voulu y voir une représentation des rives du fleuve qui arrose Damas. Les nombreux incendies et tremblements de terre, ajoutés à la fragilité d’un matériau nécessitant un entretien constant, ont probablement détruit une grande partie des mosaïques. Nous n’avons aujourd’hui qu’une partie de ce programme décoratif originel dont on sait qu’il s’étendait au XIVe siècle au niveau des portiques, des entrées, de la nef principale et de la coupole.

Un décor à interpréter

Ce fabuleux décor a engendré de nombreuses interprétations. Sa signification originelle semble s'être très tôt perdue, dès le haut Moyen-Âge. Contrairement aux mosaïques byzantines ou à certains pavements de mosaïque syriens contemporains, les décors de la grande mosquée ne sont pas légendés. Aucun texte conservé de la période omeyyade n’explique leur sens. Il faut donc s’en remettre à des interprétations plus tardives.

Des auteurs modernes ont vu dans l’opulence des paysages et la beauté parfaite des mosaïques une métaphore du paradis. Souvent soutenue, cette hypothèse reste malgré tout controversée.

D'autres y ont vu la représentation des villes de l’empire omeyyade, comme une vision en réduction des territoires conquis par les Arabes. Ainsi, le géographe al-Muqaddasî fut le premier à livrer cette lecture, au Xe siècle :

« Il y a peu d’arbres ou de pays connus qui ne soient ainsi représentés sur les murs ».