La ville d’Axoum est à la tête d’un important réseau urbain tissé principalement le long des voies de communication. Vers le nord-est, sur la route qui mène à la mer Rouge, Matarâ, Kaskasê, Kohaito, Tokonda et Adulis. Vers le sud-est, le long de l’axe nord-sud, Maryam Enza, Menebeiti, Cherqos Agula, Kwiha et Mifsas Bahri, c’est dans cette direction que le royaume étend le plus son emprise. Sur ces axes principaux, se branchent des voies secondaires avec des hameaux comme Wakarida, et plus au sud, Habes, May Tereo, Addi Akawah, etc.

La plupart de ces villes se trouvent au centre à de terrains agricoles d’altitude (comme Matarâ Kaskasê ou Tokonda) qui offrent quelques similitudes avec ceux des Hautes-Terres de l’Arabie du Sud. D’autres établissements comme Kohaito, à l’embouchure du Wâdî Haddas qui mène à Adulis, paraissent avoir une fonction principalement commerciale.

Matarâ, l’un des premiers sites reconnus par la Deutsche Axum Expedition, fut extensivement fouillé par Francis Anfray de 1960 à 1965. La ville compte « quatre édifices qui devaient être des demeures de notabilités locales, trois sanctuaires chrétiens, et un quartier d’habitations ordinaires formant une trentaine de logis (parmi lesquels certains furent peut-être des échoppes » (F. Anfray). Outre le texte de la stèle, la ville a livré près de 75 inscriptions, dont deux sur plaques de schiste des IIe et IIIe siècles.

Adulis enfin, le grand port axoumite, situé au débouché de plusieurs fleuves, les wâdîs Haddas, Aligeddeh et Kumheyle, et permettant ainsi la création d’une oasis d’environ 1500/1600 hectares, se situe maintenant à 6 km de la mer. Les ports antiques se trouvent au pied des collines de Galala, vers l’île dite de Diodore, et au large sur l’île de Dese. De multiples campagnes de fouille depuis le XIXe siècle (les premières dès 1867-1868 par les Britanniques) ont mis au jour églises, bâtiments civils, un « palais », trois basiliques, et « un quartier de 22 locaux à usage indéterminé (habitations, échoppes ou magasins) », fouillé par Francis Anfray de 1961 à 1962. Une mission archéologique italienne y poursuit des recherches depuis quelques années.