La seconde vie du Mauritius commence en 1986, quand le groupe pétrolier Elf-Gabon et la République gabonaise sollicitent l’aide des spécialistes français pour expertiser, puis finalement fouiller, un gisement récemment découvert au large de Port-Gentil et déjà victime d’un acte d’incivilité, le prélèvement intempestif d’une cloche de bronze sur l’épave…

Du poivre sur la route des Indes

Ce navire de commerce de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) s’est perdu en 1609 au large du cap Lopez, sur la côte de l’actuel Gabon, alors qu’il rentrait de son second voyage en Asie. Il ramenait à Amsterdam une cargaison de poivre et de zinc ainsi qu'un petit échantillonnage de porcelaines de Chine.

En dépit des très forts courants qui compliquent le travail, une riche collection de mobiliers est découverte en 1986 par Michel L'Hour et Luc Long, du DRASSM, dans ce navire long de presque quarante mètres et large d’une dizaine de mètres.

Un chantier mémorable

L’épave livre, entre autres, un important chargement de lingots de zinc de 1 à 13  kg de poids unitaire, produits en Chine… Le déplacement de 18 000 à 22 000 lingots ne s’oublie pas… non plus que l’apparition sous l’eau des teintes bleues et blanches de quelques porcelaines chinoises de la dynastie Ming ou celle d’imposantes pièces d’artillerie en fer et en bronze respectivement recouvertes de concrétions et de madrépores orangées.

L’opération fait simultanément plonger l’archéologie sous-marine française dans les eaux internationales et dans l’étude des épaves d’époque moderne. Alors épave la plus ancienne connue de l’illustre Compagnie néerlandaise des Indes orientales, le Mauritius provoque l’engouement de l’ensemble des spécialistes de l’histoire maritime moderne. Son étude reste aujourd’hui encore l'un des moments-clés de l’histoire du DRASSM.

Contributeur(s)