À partir des années 1990, les recherches françaises et internationales s’accélèrent à la suite de l’unification des deux Yémen en 1990.

La multiplication des opérations françaises

Débute dès 1989 le projet d’études des rupestres préhistoriques du Yémen sous la direction de Michel Garcia, ciblant les régions de Saada et de Radâʿ. La Mission Qatabân est créée en 1989 à la suite du congrès d’Aden. Elle vise à enregistrer toutes les inscriptions du royaume de Qatabân au Yémen du Sud, puis, après l’unification du Yémen, sur l’ensemble du territoire yéménite.

C’est à cette époque que Serge Cleuziou et Marie-Louise Inizan lancent un vaste programme de recherches englobant des prospections et des fouilles préhistoriques et historiques sur de nombreux sites, principalement dans les vallées du Jawf, du wâdî Markha et du Ramlat al-Sabʿatayn. La mission, dirigée ensuite par Michel Mouton puis Anne Benoist, oriente ses travaux vers la côte du Hadramawt (Qanîʾ) et l’intérieur de la région (Makaynûn).

En parallèle, des explorations géo-archéologiques sont conduites par Jean-François Breton dans le wâdî Duraʾ en 1992. Les recherches sur la période islamique, reprises par Claire Hardy-Guilbert et Axelle Rougeulle à partir de 1996, commencent par des prospections sur la côte yéménite et se poursuivent par la fouille du port de Sharma. L’étude archéologique de la mine d’argent de Jabalî est entreprise par Florian Téreygeol.

Rétrospective et permanence des recherches

Cette phase de collaboration technique et scientifique accrue entre la France et le Yémen débouche sur la réalisation d’une grande rétrospective à succès à l’Institut du Monde arabe en 1997 : Yémen au pays de la reine de Sabaʾ. Se mettent également en place des programmes pour la préservation des manuscrits de Zabîd, la sauvegarde du patrimoine sudarabique dans le Jawf, ou des recherches archéologiques préventives.

Le Centre français d’études yéménites (CFEY), créé en 1982, devient le Centre français d’archéologie et de sciences sociales de Sanaa (CEFAS) en 2001, lorsque sa sphère d’activité s’élargit aux pays voisins (Djibouti, Érythrée, Arabie saoudite et Oman) et à l’ensemble des sciences humaines.