Si nous disposons des documents de travail issus de l’enquête menée par la Commission de Topographie des Gaules, en revanche, nous saisissons mal l’objectif exact du projet épigraphique.

Un projet épigraphique ambitieux mais mal connu

L’enquête menée est sans précédent par son extension, elle s’inscrit dans un contexte général de constitution de répertoires archéologiques et surtout épigraphiques qui n’est pas propre au territoire français. À la même période, en Prusse, se développe l’idée d’un Corpus général des inscriptions latines pour l’ensemble de l’Empire qui donnera naissance au Corpus Inscriptionum Latinarum que nous connaissons encore aujourd’hui. L’objectif du projet épigraphique de la CTG, pour autant que nous puissions le déduire des informations que nous avons sur sa continuation après la fin de la Commission, avait une ampleur nationale et une volonté d’exhaustivité propre à la constitution des sciences anciennes comme disciplines scientifiques au XIXe siècle.

Exposer les « archives de la France » ?

Nous ne possédons plus aujourd’hui qu’une partie des résultats des travaux épigraphiques de la Commission : il s’agit de plus de 500 planches aquarellées comportant des copies d’inscriptions et destinées à être exposées dans le musée gallo-romain qui ouvre ses portes en 1867. Comme le montre Gabriel de Mortillet dans son ouvrage intitulé Promenades au musée de St Germain en Laye, la vocation du musée est d’exposer les « archives archéologiques de la France ». Les inscriptions découvertes sur le territoire national occupaient évidemment une place de choix dans cette perspective et dès les premières années d’existence, le musée compte plusieurs salles épigraphiques remarquables par le nombre de documents exposés. C’est donc tout naturellement qu’aux côtés de quelques pierres véritables, les inscriptions sont présentées sous la forme de moulages et surtout de planches, destinées à offrir au public une vision la plus complète possible des inscriptions de Gaule.

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