« Le musée d’antiquités gauloises doit être un établissement scientifique où l’historien et l’archéologue trouveront et pourront apprécier avec facilité les documents les plus précieux, les plus instructifs relatifs à nos ancêtres ; où la nation française pourra en quelque sorte contempler son berceau. »

Adrien de Longpérier, 1863

Enfant chéri de Napoléon III

Créé par décret impérial le 8 mars 1862, « le musée gallo-romain », aujourd’hui musée d’Archéologie nationale, est abrité au château de Saint-Germain-en-Laye, siège du pouvoir royal sous l’Ancien régime. Dès 1862, une lourde restauration du bâtiment est lancée par l’empereur qui vient souvent à l’improviste surveiller l’avancée du chantier. Les travaux sont confiés à Eugène Millet, élève de Viollet-le-Duc.

Une Commission de Topographie des Gaules omniprésente

Une commission consultative pour l’organisation du musée est formée en 1865 pour préciser les axes du projet. Elle est composée de personnalités scientifiques parmi lesquelles la plupart sont membres de la CTG. Nous y retrouvons Félicien de Saulcy, Edouard Lartet, Anatole de Barthélémy, Alfred Maury, Viollet-le-Duc, Casimir Creuly... Alexandre Bertrand, secrétaire de la CTG, est nommé directeur du musée peu avant l’ouverture au public en 1867.

Un musée d’une nouvelle espèce

D’emblée, ce nouveau musée se définit comme bien différent des musées des beaux-arts, tels que le Louvre ou le musée du Luxembourg. Il s’agit non seulement d’y présenter des objets découverts en fouilles, mais également d'expliquer ces vestiges grâce à la botanique, la zoologie, l’anthropologie, l’épigraphie, la numismatique ou les arts militaires, et de donner accès aux ressources documentaires.

Le 12 mai 1867, alors que l’Exposition universelle marque l’apogée du Second Empire, Napoléon III inaugure en personne ce musée dont il a suivi avec vigilance la réalisation. Et pour en souligner la valeur, il offre à la jeune institution un exemplaire de l’Histoire de Jules César dédicacé par ses soins.

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