Ce projet épigraphique se trouve inscrit, par ses instigateurs et plus largement par le biais de la Commission de Topographie des Gaules (CTG), au cœur des réseaux scientifiques de l’époque. Il est à replacer au sein d’une constellation de projets et de publications qui marquent la naissance de l’épigraphie comme discipline scientifique au XIXe siècle.

Un réseau de correspondance et de collaboration scientifique

Les membres de la CTG en charge du projet épigraphique sont placés au centre d’un réseau intense de correspondance et de collaboration scientifique. Ils bénéficient non seulement du réseau de la CTG mais apportent également avec eux leur notoriété scientifique. Ainsi le général Creuly possède bien avant sa nomination au sein de la Commission une envergure scientifique et un réseau de collaborateurs. Il a participé notamment à la fondation de la société archéologique de Constantine et publie régulièrement dans la Revue archéologique. Dans les carnets de travail conservés, les premières copies d’inscriptions sont bien antérieures à la création de la CTG. Par ailleurs, la Commission s’inscrit au cœur d’un réseau de collaboration scientifique : elle est régulièrement sollicitée pour expertiser des inscriptions qui viennent d’être découvertes.

Léon Renier et le Recueil des inscriptions de Gaule

Au sein de ces réseaux scientifiques, se détache la figure de Léon Renier qui participe au projet épigraphique de la CTG depuis 1861. Il mène en parallèle, pour le compte du ministère de l’Instruction publique depuis 1854, un projet de Recueil des inscriptions de Gaule en collaboration avec François-Ferdinand de Guilhermy et Edmont Le Blant. Ce dernier se voit confier la partie médiévale du projet. Ce recueil ne sera jamais publié et les travaux préparatoires se trouvent, au moins en partie, intégrés dès 1867, dans le projet prussien du Corpus Inscriptionum Latinarum contemporain.

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