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La découverte de Shabwa
En 1930, Hans Hellfritz, le premier voyageur occidental à atteindre le site, rapporte de sa visite mouvementée quelques clichés publiés dans « Au royaume de Saba. Le pays sans ombre ».
Mais c’est à Harry St. John Philby que l’on doit, en 1936, la première description détaillée des trois villages installés sur les ruines, des mines de sel et, dans l’oasis, des canaux d’irrigations, des vannes et des vestiges de champs antiques. En 1950, la mission de l’ « American Foundation for the Study of Man », évitant Shabwa, se dirige vers la région de Bayhân où elle entreprend des fouilles à Tamna’ – l’ancienne capitale du royaume de Qatabân- et à Hajar ibn Humayd. Toutefois, l’épigraphiste américain Albert Jamme (à la suite de Harry Philby) s’intéresse de près aux rochers d’al-‘Uqla, à une dizaine de kilomètres de Shabwa, couverts d’inscriptions mentionnant des cérémonies d’investitures royales.
Les recherches depuis 1974
En 1973, le Yemeni Center for Culture and Archaeological Research d’Aden invitait Jacqueline Pirenne à choisir un chantier de fouilles pour la France ; après avoir hésité entre plusieurs sites dont Tamna’, elle porta son choix sur Shabwa où elle ouvrit le premier chantier en 1974.
L’un de ses premiers axes de recherche fut de comprendre les stratégies d’installation et de développement de cette capitale dans un milieu particulièrement aride, elle initia alors un programme d’étude de l’irrigation. En 1975, J. Deshayes suggéra une stratigraphie du tell qui devait révéler une occupation discontinue du milieu du second millénaire au IVe siècle après J.-C. En 1978, Jean-François Breton reprit la direction de la fouille et poursuivit le dégagement des édifices intra (notamment le château royal) et extra-muros (un quartier d’habitation) co-financé par le Yemeni Center. Parallèlement, d’autres programmes de prospection de thématiques diverses furent lancés, et en 2000-2001, un nouveau sondage stratigraphique fut mené à bien. Enfin, pour des raisons de sécurité, la Mission se déplaçait dans le wâdî Dura’, au SO de Shabwa, où prospections et fouilles furent entreprises de 1989 à 1993.
Dès 1983, le Gouverneur de Shabwa construisait un musée à ‘Ataq, la capitale moderne du Gouvernorat, et demandait à la mission française d’y présenter ses découvertes. Un catalogue informatique de près de 900 entrées est désormais disponible.